Sale Temps pour les chiens: Récit de tournage

Sale météo ce samedi matin 17 novembre pour le tournage de "Sale temps pour les chiens".

Synopsis proposé par André Eychenne. Scénario développé par Didier Jodar.
Le chasseur, propriétaire du chien, est joué par Xavier Le Quéré. Le magistrat municipal est le rôle de Didier. Des ennuis, du ressort de la mécanique du squelette humain, nous ont contraint à reporter les tours de manivelle en cette fin de semaine de novembre. Doit-il faire beau pour les images toutes à réaliser en extérieur jour ? Aucun document ne le précise. C'est sans compter sur une farouche volonté de faire toutes les vues dans les deux jours. Il est 7 heures du matin, il va pleutiner dans quelques minutes. Encore un café préparé par Florence, déjà dans son costume scénaristique de policière, et il va falloir y aller. Nous chargeons les parapluies et autres parasols qui protègeront le matériel si besoin. Nous remontons le col de nos coupe-vent  qui emprisonnent les laines polaires bleues, ou rouges ou beiges.
Nous sommes à pied d'œuvre. Les acteurs sont chauds dans l'envie, dans l'ajustement des mots répétés qui s'enchaînent sur le bitume froid et humide du parking.
Déjà une heure que la caméra devrait tourner. Les micros HF, puis les micros normaux, puis les autres micros sont aphones. Les prises XLR sont impénétrables. Le menu électronique de la caméra est attaqué dans tous les azimuts. Rien.
Tant pis. Le premier plan sera fait avec le micro interne de la Z1 de nos amis japonais Sony. Pierre se passera de la pause café au bistrot du coin et nous ramènera sa Sony personnelle, de nos mêmes amis japonais.
Il est 13h30. Pause de vingt minutes pour avaler les sympathiques victuailles préparées par André, dans le vent du parking. Nous partageons les calories sur la table pliante de Jean-Pierre, debout dans le vent qui chatouille le bitume tapissé de feuilles mortes. Il faut rester dans l'ambiance du mauvais temps, celui que nous avons adopté et qui sera dans la continuité des images. Mais la continuité a failli être démolie par des averses incessantes à la reprise des 14 heures. Pas de panique, on s'adapte, et Didier, qui avait senti la chose venir en remplaçant, dès le matin, la baguette de pain, objet permanent dans l'action de l'acteur principal, par le parapluie. Contrainte contrariée, complice de notre adaptation. Il fait beau, nous avons la baguette. Il pleut, c'est le parapluie qui s'impose.
Après des averses incessantes au cours d'une séquence entière, nous reprenons notre souffle pour mieux sécher les cheveux qui dégoulinent sur le découpage. Le chien Newton qui a été d'une constante disponibilité sympathique depuis le matin, donne des signes de lassitude. Nous devons adapter le tournage à son absence. Des cadrages plus serrés suggèrent sa présence alors que le sommeil l'a emporté dans un abri de bus. Mais il va faire nuit dans quelques minutes. Et alors ?
On va encore adapter l'histoire à la situation et, au contraire, profiter des éclairages extérieurs de la ville pour donner une autre lecture.
 
Le lendemain, pour la véracité du récit, pour la crédibilité des raccords avec les averses et le soleil qui bleuit notre ciel que l'on souhaitait alors gris, il nous faudra décaler des plans l'après midi plutôt que le matin et inversement. Et ce commerce qui est fermé ce dimanche, pour un plan évidemment que nous n'avons pu faire la veille ? Et alors ? On adapte. On s'adapte !
Didier est un champion de l'adaptation.
Tous les acteurs ont été formidables, techniciens ou comédiens. J'ai ressenti ce tournage avec le grand plaisir, le très grand plaisir d'être au milieu d'une équipe compétente, technicienne, motivée. Cela m'a ramené il y a trente ans quand je découvrais les tournages, ceux de passionnés mordus, mordus de passion, la passion des images, d'images sans calcul, sans calcul de réussite, mais avec la passion de réussir à passer ensemble deux "sacré" bonnes journées.
Nous avons souffert de la pluie, du vent et du froid, des minutes qui passent trop vite pour mener a bien une histoire qui ne nous a pas pris la tête.
Merci à André Eychenne, Florence et Didier Jodar, Xavier Le Quéré, Pierre Leroy, Jean-pierre Sauvaget, Jean-Marie Morin et Loïc Daudin pour leur envie,
Merci à Françoise et Christian Auger et à leur chien Newton pour leur sympathie,
Merci à ceux qui sont passés nous voir et nous aider : Cécile Deneau, Caroline et Nicolas Deschamps, Manuel Gautier et François Thoron.
 
L'autre André, le charpentier.

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