Tout a commencé au cours d'une discussion lors d'un dîner des rencontres régionales du court-métrage 2012 qui se déroulait à Saint-Aignan de Grand Lieu [voir le compte-rendu d'André Charpentier].
Tandis que nous échangions avec Didier et Jean sur divers sujets possibles de film, Didier proposa ce petit exercice cinématographique: un homme qui tente d'allumer un feu.
J'ai adhéré aussitôt à ce challenge et lui ai proposé de réaliser cet exercice pendant l'été en m'imposant quelques règles: j'ai le droit de choisir le contexte mais dois respecté le format du film, la minute, l'idée, l'homme qui tente d'allumer un feu et une chute que je n'évoque pas ici pour ne pas vous gâcher le plaisir.
Quelques mois plus tard, pendant nos vacances sur l'Île de Noirmoutier, j'ai entrainé, le temps d'un après-midi, toute la famille pour le tournage de 'Cast Away'. Entre temps, j'ai écrit un mini-découpage du film minute pour être opérationnel le moment venu.
Vous vous en doutez au regard du titre, le contexte choisi est celui du naufragé. Pour accéder à la "plage déserte" sur laquelle s'est échoué Robinson, il nous faut marcher 10 minutes dans le sable et sous le vent avec sur le dos les accessoires et le matériel vidéo. Sans compter qu'une personne de l'équipe technique dont je tairais le nom est enceinte ! Pas simple !
C'est papa qui a été désigné volontaire pour endosser le rôle de Robinson. Je le rassure: c'est un film muet, pas de dialogue à apprendre. Je le briefe rapidement sur les plans qui vont être réalisés.
Nous commençons par les plans d'ensemble pendant qu'aucun n'intrus n'encombre le champ. Ce n'est pas qu'il y a beaucoup de passage mais on ne sait jamais, pour peu qu'une colo décide d'établir son camp à l'endroit même ou nous tournons et tout le plan de tournage tombe à l'eau !
Cet après midi là, ce ne sont pas les curieux qui nous ont le plus gêné. Non, le vrai ennemi c'est le vent. Un vent fort et constant chargé d'embruns, de sel et de sable. Pas top pour le matériel ! Pas top non plus pour hurler les instructions à l'acteur qui ne se trouve pourtant qu'à quelques mètres. Heureusement les filles sont là pour tendre des serviettes en guise de paravent !
Finalement les plans s'enchainent les uns aux autres sans heurt. Tout le monde s'amuse de ce tournage très détendu. On rigole davantage encore lorsqu'il s'agit d'allumer réellement le feu: malgré les moyens modernes dont ne dispose pas Robinson, réussir à enflammer quelques brins d'herbes sous un tel vent n'a pas été très simple !
Malgré les conditions météorologiques, en trois heures seulement la vingtaine de plans est dans la boite.
Plus que 10 minutes de marche face au vent pour retrouver la civilisation !
Un petit mot technique tout de même car cet exercice était l'occasion de réaliser un film avec un reflex Canon (EOS 550D). Globalement, j'en suis très satisfait.
Accompagné d'une épaulière et d'un Follow Focus, il s'avère assez facile à utiliser, notamment au niveau de la mise au point délicate sur ces appareils. Pour cet exercice, c'est vrai, j'étais dans des conditions plus aisées pour la mise au point:
– lumière très vive (soleil, mer, plage) donc ouverture réduite signifiant profondeur de champ plus large.
– plans quasi-fixes ou distance objectif-acteur constante.
Toutefois, pour profiter de la profondeur de champ réduite sur cet appareil, il est interessant de réaliser quelques jeux de mises au point. Pour cela, une personne dédiée au follow-focus est nécessaire: on prend les marques de début et fin de plan et tout se passe bien (la chose aurait été encore plus simple si je n'avais pas oublié le veleda pour faire les marques).
Enfin, dernière précision: il ne faut pas oublier qu'avec les reflex, la prise de son séparée est obligatoire. Pour 'Cast Away' celle-ci n'a pas été nécessaire car je n'avais pas besoin de son direct.
Pour conclure, un petit exercice bien sympathique: merci Didier.
Merci à Dominique, Brigitte et Caroline pour leur participation et leur enthousiasme !
(N'hésitez pas à faire un tour sur le diaporama du tournage, lien ci-contre).