Le micro en vidéo

Pour des films plus réalistes …

Depuis quelque temps, la partie audio commence à être prise au sérieux dans les films amateurs.
De manière générale la qualité sonore a pris un tournant avec le son des DVD et le vrai home cinéma. Même si, par ailleurs, le MP3 a plutôt tendance à niveler par le bas. La facilité grandissante du traitement audio au montage améliore les résultats. Dans les concours, le niveau de qualité est également en hausse.

Mais le plus beau des montages ne pourra que restituer la qualité de la prise de son du tournage.
Et là, il n’y a pas de mystère, il faut investir dans le ou les micros nécessaires.

L’amateur, même éclairé, a déjà tant de mal à se payer un caméscope le plus qualifié possible pour son budget que la partie audio est la plupart du temps sacrifiée. Souvent le micro de qualité et l’équipement nécessaire égalent ou dépassent le prix du bon caméscope mono-CCD. C’est là l’un des avantages de faire partie d’un club vidéo.

Le parc micros est l’un des meilleurs investissements qu’un club peut réaliser pour ses adhérents, car un excellent capteur est une valeur sûre dans le temps et une aide évidente pour faire progresser la qualité technique des films.

Le son des réalisations professionnelles est maintenant très présent et précis. Dans les clubs, toute bande sonore « pas à la hauteur » risque de faire « très amateur » et déclasser le film peut-être excellent par ailleurs.

Image d’un côté, son de l’autre.

Contrairement à l’image où la même tête de caméra peut quasiment tout
faire : plan large, plan serré, gros plan …, le son est nettement moins universel et exige d’avoir un type de micro adapté à chaque famille de prises de vues (son musical, dialogues, interview, …). Le micro sera placé hors de la caméra et au plus près de la source. Les micros-zoom sur les caméras grand-public tiennent tous du gadget.
Comme pour l’image, il est judicieux d’avoir une personne qui ne s’occupe que du son, avec un micro à part (ou plusieurs) et un enregistreur à part (caméscope, DAT, …) .
Il est humainement difficile de gérer l’image et le son sur le même appareil (caméscope) et qui plus est, avec la même personne : les surveillances et les réglages sont différents et souvent en même temps !

Protection contre le vent

Pour les tournages en extérieur, le micro doit obligatoirement être protégé de l’air, du vent (voire de la pluie). L’un des plus grands ennemis du preneur de son, c’est sûrement le vent.
Une bonnette / Softie / manchon à poil … est une dépense à intégrer dans le budget global micro (et dépasse souvent le prix du micro).

La meilleure protection est la bonnette plastique (windshield) dans laquelle le micro est isolé et parfaitement suspendu. Au besoin une « moumoute’ adéquate (windjammer) peut recouvrir la bonnette lorsque l’air est plus vif.
La Softie (avec manchon plastique pour enfiler le micro) est le minimum à investir. Dans ce domaine, la marque Rycote est quasiment la seule spécialiste.

Attention, les vraies protections efficaces n’existent que pour des tailles standards de micros (diamètre de 21 mm). Vérifier avant l’achat du micro que la bonne protection existe bien.

Support

Le micro est à placer généralement au plus près de la source (sauf ambiance) sur un support adéquat : perche, pied, … avec une isolation acoustique efficace pour ne pas percevoir les bruits de manipulation extérieurs. Si le micro est installé au bout d’une perche, le sondier doit manipuler l’ensemble avec une extrême précaution, car des bruits sourds et importants se propageront vite à la capsule. Pour parer à ce type de nuisance, mieux vaut torsader le câble le long de la perche que le tirer en ligne droite. Un contrôle permanent au casque est indispensable.

Un type d’événement = un micro adapté
Les micros utilisés en vidéo sont :
– soit de type électret : alimentés par pile interne (1,5V), idéal pour les caméscopes grand-public (alimentation 48V également possible, le plus souvent).
– soit de type électrostatique : meilleure qualité sonore que les électrets et alimentation Phantom 48V exclusivement – pour caméscopes pro ou semi pro (type PXW X70) ou enregistreur type DAT.

Pour une prise de son type interview rapproché

-Le micro quasi idéal est le LEM DO 21, le bon vieux micro carré vu à la radio, à la télé, … C’est un micro de type dynamique, très robuste, quasi insensible au vent, même sans bonnette. La qualité est moyenne, mais comme il très apte sur tous les terrains, on lui pardonne ce défaut. Prix env. 250 €

Pour une prise de son musicale

-Pour une chorale, un petit groupe de musiciens, l’ambiance d’un spectacle : une paire de micros cardioïdes est le meilleur choix :
– soit avec le couple dit ‘ORTF’ (2 micros avec capsules éloignées de 17cm et le corps des micros qui fait un angle de 110°).
– soit avec un micro stéréo à 2 capsules intégrées (effet moins naturel et champ plus restreint)

– Niveau amateur :

Audotechnica ATM33a

– 2 micros type électret installés sur une barre de couplage , tels que les Audotechnica ATM33a, économiques (200€) et néanmoins performants.
– un micro stéréo (électret) dans le même corps : le micro Audiotechnica ATM 825 est d’un prix très abordable (env. 400 €) et donne une stéréo bien équilibrée. Alimentation par pile interne de 1,5V ou externe : Phantom 48V.

– Niveau amateur exigeant :

Les marques Schoeps ou Neumann (micros électrostatiques) sont réputées dans ce domaine, mais de prix élevé. Oktava produit aussi de très bons électrostatiques très peu chers (250 €), vendus avec 3 capsules dont seule la cardioïde est vraiment de qualité. Ces types de micros ne fonctionnent qu’en alimentation Phantom 48V.

Pour prise de son musicale , mais aussi pour percher …

Pour une prise de son dialogue et bruits « cinéma » ________________________________________________________

recherche d’une qualité maximale, avec une source assez éloignée et une isolation importante des sons ambiants (côtés et arrière)

– Niveau amateur :

– Micro directionnel, type électret, c’est la série Sennheiser K6 (environ 500 € avec capsule ME66)
ou Audiotechnica AT897 (400 € – très bon rapport qualité/prix, pas de capsule interchangeable)
. piqué très intéressant
. rapport signal/bruit très bon
. prix raisonnable
. alimentation interne 1,5V (ou Phantom 48V).

Sennheiser K6


– Voir aussi le micro précédent : Audotechnica ATM33a

– Pour installer sur les petits caméscopes, le micro canon : AKG 747 est un modèle léger et efficace. Très petit diamètre (9mm) et poids plume, il peut-etre alimenté par le plug-in power des caméscopes Sony. Autres marques de caméscopes, prévoir une alimentation externe. Il est distribué par la Maison du Microphone (Scoop). Seul défaut : utilisable en intérieur seulement, son petit diamètre n’est pas prévu chez Rycote, donc le vent est un problème. Prix env. 500€

AKG 747

– Niveau amateur exigeant :

– un micro directionnel, type électrostatique, c’est la série Sennheiser MKH416 (1000 € ) ou mieux le Neumann KMR 81 (1300 €)
. piqué et timbre assez exceptionnel (chaleur et piqué)
. rapport signal/bruit excellent
. prix élevé
. alimentation 48v uniquement.

Tous ces micros ont l’avantage de bien « piquer » le son à distance, mais en contrepartie, ils sont très sensibles, donc possibilité de saturer l’entrée micro d’un matériel grand-public dès que le niveau est assez fort (surtout le K6). Il est facile de réaliser un atténuateur simple de -10db pour contrer ce problème (voir lien : connectique XLR)

Par ailleurs, ces modèles « canon » sont très sensibles au vent.
Le minimum de protection est la Softie de Rycote : SFT18MH (env. 200 €).
Evidemment la bonnette complète de Rycote est plus que souhaitable (env. 800 €)

Plus d’infos : Sennheiser France


Pour une prise de son type interview à distance et tous les cas où le micro externe est gênant _________________


Micro cravate + émetteur/récepteur de poche, le micro HF est l’outil idéal pour capter le son au plus près de la source. Très efficace, compter environ 1000 € pour les plus abordables. La consommation des piles (de 9V) est souvent élevée et les accus rechargeables sont à éviter surtout côté émetteur (tension trop faible : 8,4V maxi)

La réception FM peut facilement être perturbée si les modèles ne sont pas de qualité suffisante. Là encore l’excellence est du côté de Sennheiser, mais pour les bons modèles, le prix est très élevé.
De bonne qualité et plus abordable le modèle Sony : UWPC1/6264.

Voir aussi chez Audiotechnica, le modèle ATW-U101. Ces modèles sont dits ‘Diversity’ avec 2 antennes de réception (la plus sensible est utilisée selon la propagation).

Chez Sennheiser, c’est le modèle ci-dessous qui est souvent utilisé : EW112P-G2

EW112P-G2
https://www.trm.fr/kits-hf/micro-cravate-tram-tr-50

Capter le son du micro

Les micros de type électret tous sont connectables sur un caméscope grand-public. La connectique des micros est en XLR. Un câble simple XLR/jack 3,5 fera l’affaire.

Un caméscope fait très bien office d’enregistreur audio (en 48khz), même si les préamplis internes sont très bon marché.
Eviter les enregistreurs type mini-discs qui cassent le son à la base et limitent tout traitement ultérieur.

Pour avoir une qualité nettement supérieure, il faut utiliser un enregistreur spécialisé, tel les « Tascam »

Sur ces enregistreurs, les préamplis sont de très bonne facture (rapport S/B), mais possèdent également un très bon limiteur qui empêche les crêtes de signal , une alimentation micros en 48V, un très bon ampli casque, etc …

 

Cette qualité sonore ainsi engrangée pourra largement être exploitée par les logiciels audio, tels que Sound-Forge, Audition, … sans vraiment de contrainte, ni de limitation.

Toutes ces prises de son ne pourraient se faire sans un contrôle précis au casque et l’un des plus utilisés pour cet usage est le : Sennheiser HD 25-70 Ω (env.200 €). Il est compact, très isolé de l’extérieur et l’écoute est détaillée pour percevoir rapidement les défauts. Incontournable.

 

Pour résumer

Un excellent micro à pas cher ça n’existe pas.
Un micro c’est très difficile à faire , donc ça donne forcément un prix …
Et en plus un micro est souvent spécialisé dans un usage.

A retenir :
– les micros d’origine sur les caméscopes sont là pour un son témoin et un « ambiance » générale, donc pas vraiment terribles mais bon c’est mieux que rien.
Par contre, prises XLR et alim. 48V permettent de connecter de vrais bons micros statiques (MKH Sennheiser,RODE,… par exp.)
– tous les micros Sony Canon, … sur prise dite intelligente sont aussi de basse qualité, inutile de gaspiller ses sous.
Seules les vraies marques « à micros » font de bons micros : Schoeps, Sennheiser, Neumann, AKG,RODE …

Les modèles qui commencent à avoir de la bonne qualité et pas cher :

Marque : Audiotechnica – micros électret à pile 1,5 V
Le premier prix : ATM33a env. 150 € – vraiment un bon micro à tout faire
Pour un directionnel
– soit : AT897 (400 €)
– soit : Sennheiser : ME66 (500€) – attention niveau de sortie élevé risque de saturation /caméscopes
Attention aux micros très directifs :
– ils sont longs, donc assez encombrants.
– ils doivent être bien pointés sur la source , sinon détimbrage.
Par contre, ils isolent bien le son à prendre des autres bruits arrière ou de côté.
Méfiance, pour les non expérimentés, il vaut mieux éviter les micros trop directifs sur la caméra (qualité moindre et difficulté de pointage). 
Ne pas oublier les fourrures anti-vent Rycotte : indispensables et pas vraiment données pour être efficaces.
Pour les modèles micro-canon prendre une Softie appropriée au diamètre du micro : env 200€
Chez Schoeps, tout est fourni par la marque.

Il faut aussi penser aux micros HF qui peuvent vraiment être indispensables en interview, reportage, …
Ils permettent d’avoir le micro très proche (indispensable) et la caméra à 10m ou plus.
Sony en fait un correct (env. 760 €) : Sony-uWP d16/k21
Et surtout Sennheiser , Le spécialiste du HF, modèle à partir de 600 € – Serie evolution.
Exemple : 
Pour les micros HF, c’est typiquement un achat club, car pas une utilisation régulière et budget assez élevé pour le particulier.

© Marc  2006/ Mise à jour/Actualisation : Jean-marie 2020