Le Sous-Traitant : récit de la 2nde partie du tournage

Dimanche 02 décembre dernier, nous avons tourné une des dernières séquences manquante au film. Ce tournage avait été reporté de 15 jours car un des acteurs était tombé malade juste avant la date initialement prévue.

Journée difficile pour moi : j'avais prévu quatre heures de tournage, pensant que nous en passerions trois, et nous en avons passé un peu plus de six…C’est ma faute : il y avait énormément de plans a tourner, des raccords pas toujours faciles a imaginer, et j’avais sous-estimé le temps a y passer.
Outre les trois acteurs, l'équipe technique était composée de Karen, Didier JODAR, moi et Vincent (un des acteurs dans une autre partie du film). Le tournage a tellement trainé que nous avons carrément sauté le repas de midi (il était pourtant prêt, à la maison), et l'équipe s'est contentée des quelques sandwiches que j'avais prévu pour patienter. Personne ne s’est plain, sans soute résolus a ce sacrifice pour venir à bout de ce tournage.
La météo ne nous a pas trop aidés : j'aurais préféré un ciel bleu ou gris constant, mais le soleil ne s’est montré que de temps en temps. J'espère que ces écarts flagrants d'éclairage d'un plan à l'autre ne nuiront pas trop au résultat. Et pourtant je ne devrais pas trop me plaindre, nous n'avons eu ni la pluie, ni le vent que je redoutais par dessus tout.
 
L'après midi, un match de foot a proximité du parc ou nous tournions a un peu brouillé notre prise de son. Comme il y a peu de dialogues sur cette séquence, ça n'est pas catastrophique : J'envisage déjà de revenir sur place plus tard, pour réenregistrer les sons défaillants : ambiance du parc et quelques bruits de pas. Au sujet de ce parc, c'est le seul lieu pour lequel j'ai demandé une autorisation officielle de tournage ; pour la simple raison que nous avions des armes a feu comme accessoires, certes factices mais très réalistes. Je n'avais aucune envie de provoquer la panique chez les promeneurs, ni de voir la gendarmerie débarquer, pour nous embarquer. Nous avions donc fermé l'accès a notre zone de tournage avec du ruban de chantier, et affiché bien en évidence cette autorisation que la mairie d'Oudon nous a gentiment accordé. Et à part quelques têtes en l'air qui ne lisent pas les panneaux, les promeneurs ont respectés notre demande. En outre, cela nous a aussi permis d'être tranquilles dans notre coin.
Coté technique, pas de soucis important. Evidement, comme le tournage a été plus long que prévu, la 3ème et dernière batterie nous a rappelés à l’ordre, histoire de rajouter un stress supplémentaire. Il a alors fallu se concentrer sur l’essentiel, et ne pas perdre de temps. Mais nous n’avons pas eu de panne. Avis aux utilisateurs de réflex : pensez bien à couper le stabilisateur de l’objectif quand vous filmez sur trépied. L’économie de batterie est non négligeable.
 
Maintenant je peux le dire : Je comptais énormément sur cette séquence, qui est importante pour la suite du film. Je ne l’avais surtout pas dit aux acteurs, de peur de les stresser davantage. J’ai visionné les rushes et, je peux confirmer mes impressions du tournage : les acteurs ont été très bons (pour moi).
C’est malheureusement moi et Karen qui avons été moins bon, car j’ai constaté pas mal de surexpositions. On a beau connaître le problème, s’être déjà fait avoir, il y a tellement de paramètres à régler sur un plan, qu’on arrive encore à faire des loupés comme ça. J’avais aussi acheté un filtre « gris-neutre » pour atténuer la luminosité en extérieur. Autant il m’a prouvé son efficacité sur d’autres séquences, là, il m’a fait peur : les couleurs étaient vraiment bizarres, et j’ai préféré m’en passer.
 
Le tournage est fait à plus de 95% maintenant. Il reste quelques plans particuliers a réaliser, rien d'inquiétant.
 
Ce que je retiens de cette suite de tournages :
-L’aide et l’assistance de Didier depuis le début de ce projet (en scénario, tournage, et bientôt montage…) m’a vraiment été bénéfique. N’y voyez aucune flatterie gratuite ; j’ai appris des choses sur le tournage, notamment parce que Didier nous a apporté son expérience. A titre d’exemple, il nous a souvent proposé de faire des plans, dont je ne voyais pas l’intérêt sur le coup, mais qui m’ont plusieurs fois sauvé lorsque j’ai commencé à faire le montage. Je ne saurais qu’encourager cette collaboration de conseil "intelligent", de réalisateur à réalisateur : l’expérimenté propose, le débutant dispose.
-Un tournage sur plusieurs week-end, qui plus est avec des séquences en extérieur, c'est vraiment compliqué. Outre le fait de devoir mobiliser les personnes sur plusieurs dates, il faut se remettre dans l'ambiance après une pause plus ou moins longue ; et le risque de report pour cause diverses (maladie, météo,…), peuvent générer un décalage encore plus important entre les tournages (évolution de la végétation, de la lumière,…). A l’avenir, j’hésiterai certainement à me lancer sur ce genre de planning de tournage.
-L'équipe est primordiale : Quand je parle d'équipe, c'est au sens large : techniciens et acteurs compris. Je redoutais un peu l'entente entre toutes ces personnes qui devaient "travailler" ensemble alors qu'elles ne se connaissaient pas auparavant, mais non ; J'ai assisté à la fusion de cette équipe. Tout le monde allait dans le sens du projet, cherchant à le servir au mieux, ou a l'améliorer par des propositions souvent riches d'intérêt. C'est sûrement une chance que j'ai eu : Seule l'alchimie de cette équipe pouvait faire en sorte que le tournage soit une réussite.
 
Je les remercie donc tous, et ferais mon maximum pour que le montage du film soit à la hauteur de leur travail.

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