Micro & vidéo

La voie du scénario

K6+ ME66 : pour capter les dialogues, les ambiances, … dans les meilleures conditions.

La prise de son de dialogues, d’ambiances et bruits divers repose sur un matériel et un emplacement précis.

Toute la difficulté des prises de son réside dans la capture fidèle et très présente des sons recherchés tout en éliminant au maximum les sons indésirables. Ceci est particulièrement sensible lors du tournage d’un film à scénario.

L’acquisition par le CVNA, d’un micro approprié à la prise de son type scénario est l’occasion de faire le point sur ce type de matériel (Sennheiser K6+ME66).

Lors d’un tournage, les sons indésirables peuvent être classés en 4 groupes :

1. le bruit du vent (ou de l’air) en extérieur 
2. les sons parasites : rue, oiseaux, …
3. les bruits générés par la salle en intérieur
4. les bruits de manipulations du micro

Ces 4 types de sons anormaux doivent être sévèrement traités pour avoir une chance de rendre les dialogues très présents, agréables, et dénués de tout autre bruit incongru. Actuellement, il est très tendance d’avoir un son hyper présent : l’intelligibilité améliorée est toujours payante. Pour que la prise ne fasse pas « amateur », au mauvais sens du terme, comme dans nombre de réalisations de clubs.

D’une manière générale, le micro placé sur la caméra est à oublier. Quelle que soit sa qualité, il doit être utilisé au plus près de la source et la caméra est loin d’être l’endroit idéal.

1- le bruit du vent (ou de l’air) en extérieur

Là, il n’y a pas d’autre solution que d’utiliser une vraie bonnette Rycote, recouverte éventuellement d’une fourrure à poils de la même marque. La cage plastique qui va protéger le corps du micro est très efficace pour faire écran aux bruits de circulation de l’air et éviter toute saturation de la capsule. Le micro ne doit pas toucher la bonnette.

En extérieur, la bonnette plastique est indispensable même en l’absence de vent apparent : le moindre souffle va céer une saturation absolument ingérable par la suite. La fourrure n’est à utiliser que par brise soutenue et importante.

En pratique, la bonnette reste toujours en place, car elle offre en même temps une protection du micro et de la suspension.

2. les sons parasites : bruits de la rue, oiseaux, …

Pour un son présent, le micro doit être au plus proche de la bouche ou de la source (sans entrer dans le champ).

Ainsi, pour ne prendre que le son intéressant, la solution reste le micro canon qui va « isoler » le son dans l’axe et rendre nettement moins présents les sons arrière ou sur les côtés. Attention aux bruits dans l’axe et derrière les comédiens, ils seront bien présents aussi. Pour éviter cela, une bonne manière est de percher au-dessus des comédiens … en principe, aucun son n’émerge du sol. En perchant par le bas, on risque de capter les sons venus du ciel , mais aussi la voix aura un son plus caverneux.

Attention, la directivité du micro implique d’être bien dans l’axe de la source sonore, sinon un fort détimbrage va se produire (son assourdi, changement de couleur). Un suivi au casque s’impose.

Le couple Sennheiser : K6 + capsule canon ME66 représente un excellent rapport qualité/prix pour cette utilisation. En tous cas, l’une des solutions les plus abordables au niveau amateur.

3. Les réflexions et ondes stationnaires dues de la pièce

En prise de son intérieure, le local a souvent une incidence fâcheuse sur la qualité du son. Les Grecs l’avaient déjà bien compris et avaient établi, pour une qualité de son optimale, la règle du nombre d’or (phi) où l’une des dimensions de la salle devait être égale à 1,6 fois l’autre (longueur, largeur, hauteur). De plus, il faut éviter les parois parallèles et rapprochées.

Le plus mauvais endroit pourrait être représenté par une pièce en forme de couloir aux cloisons de plâtre (même avec tapisserie).

Une salle proche de l’idéal : une pièce mansardée, à 2 pentes élevées, assez haute et non finie (laine de roche qui déborde) , bref, sans résonance. Lorsque l’on frappe les mains, le son doit rester mat.

Là encore, plus le micro sera proche de la bouche, moins la salle produira son mauvais impact.

4. Les bruits de manipulation du micro

Pour éviter toute secousse se traduisant par des « boom » dans le grave, le micro doit être monté sur une suspension parfaitement étudiée pour ce micro. Là encore, la suspension Rycote pour un micro, tel que le Sennheiser K6/ME66, est indispensable.

Le câble micro doit être souple avec une légère boucle pour éviter les transmissions sonores.

Enfin, le cable long qui va vers l’enregistreur ou le caméscope sera enroulé et légèrement torsadé autour de la perche (avec un zeste d’adhésif pour le maintenir).

Bien entendu, le preneur de son devra rester immobile en tenant fermement (mais pas trop) la perche et le câble pendant la prise.

Conclusion

On l’a vu le choix du micro est assez pointu. Si le Sennheiser K6+M66 reste un grand classique au niveau amateur (400 €), les pros lui préfèrent le MKH416 d’une bien plus grande finesse et douceur (le « grain » et la classe en plus !). Env. 1000 €.

Le prix des « accessoires » Rycote comme la suspension souple et la bonnette représente la plus grande dépense (au moins 2 fois le prix du micro). Mais, c’est indispensable.

Une alternative au Sennheiser K6+ ME66 est l’Audio-Technica AT-897 un peu moins cher et aussi bon (env. 350 €)

Attention, le Sennheiser a un niveau de sortie élevé (c’est bien en soi) , il peut ainsi saturer l’entrée micro des camécopes grand-public. Pour le CVNA, j’ai fait un adaptateur, XLR/jack 3,5 qui inclue un atténuateur de -10db.

Ce type de micro étant du type électret (sauf le MKH416), la simple pile interne de 1,5V est suffisante, mais le meilleur est de le relier sur un préampli digne de ce nom : PD150/170 ou DAT et en alim. phantom 48V. Ne pas hésiter à utiliser l’enregistreur Tascam du club, si le caméscope utilisé est insuffisant au niveau audio.

Ne pas oublier de mettre le contacteur de la pile sur ‘On’ avant toute mise en service. Pour ce faire, retirer l’arrière de la bonnette (baionnette un quart de tour). Et penser à couper l’interrupteur en fin de journée.

Si avec tout cela, les réalisations CVNA ont encore un pauvre ‘petit’ son pourri … c’est que le message n’est pas encore bien passé partout. A chacun de le faire savoir et d’encourager l’utilisation des bons outils disponibles au club.

©Marc – juillet 2004 – actualisé Jean-marie nov.2019

Détail du mécanisme de la suspension interne Rycote
Adaptateur XLR/jack 3,5 avec atténuateur -10db
Un quart de tour gauche pour enlever la coquille arrière de la bonnette et accéder au micro (pour l’inter de la pile).
Si la fourrure est utilisée, un petit coup de brosse pour dresser les poils : la protection sera plus efficace et le son sera moins étouffé.