Ciné en courts 2025 – 85ème édition – à Soulac-sur-Mer

– Soulac ?
 – Oui, Soulac ! Soulac-sur-Mer, ses grandes plages de sable fin, ses vagues qui déferlent pour le grand plaisir des surfeurs, ses villas typiques, ses résidents célèbres, ses campings et ses pistes cyclables…
 – C’est un peu « carte postale » ton truc, non ? Et puis, fin septembre, la saison est finie, c’est complètement mort ce coin-là !
 – Ben non, puisque j’y étais !!! – Enfin, je n’étais pas seul ! Nous y étions ! Une belle délégation du CVNA, nombreuse comme à l’habitude, joyeuse et sympathique… bien que quelque fois un peu dissipée ! Je t’explique.


Je passe sur les anniversaires, 85ème festival fédéral et 10 ans de présence à Soulac. Ça commence à ressembler à de la routine, non ? (à ce propos, voir « En routine » un des courts du festival). Et bien, allez dire ça aux nombreux organisateurs et bénévoles qui sont à l’œuvre presque 24h/24 pour que ça roule comme si de rien n’était !

Je retiens quand même la première soirée, celle du jeudi : la présence annoncée de Jean Dujardin a fait venir beaucoup de monde  (si vous ne savez pas qui c’est, je ne peux plus rien pour vous !): t’as un badge, tu rentres, t’as pas de badge c’est beaucoup moins sûr ! Des discours, c’est classique… mais le petit mot de J.D. sur ses débuts et ses réponses aux questions du Conseil Municipal des Jeunes et de la salle sont faites en toute simplicité : bravo.

J’assiste à l’ensemble des projections, du jeudi soir au samedi fin d’après-midi – 65 films proposés – sujets variés, catégories mélangées, pas de quoi s’endormir… quoi que quelques après-midis ont été un peu difficiles – mes yeux ne sont pas d’accord avec moi et veulent parfois plonger dans le noir ! Entre deux films, on commente, on critique (c’est quand même plus facile de critiquer le travail des autres : 🤣).
J’apprécie la projection de « Une Folle Journée » le vendredi après-midi car la salle réagit : ça fait un peu de bien de rire, finalement !

Je ne comprends pas tout de la soirée rétrospective du vendredi soir sur les réalisations et les personnalités des clubs et des régions d’avant 2000 : il faut dire que je n’ai pas le vécu de beaucoup des présents.


J’apprécie la soirée de gala au palais des congrès, avec l’apéritif dehors (merci les moustiques), la jongleuse et tous les camarades pour échanger sur ce que nous avons vu… ou pas vu. Le repas de gala qui suit est d’autant plus un moment de détente qu’il est entrecoupé des interventions d’une chanteuse qui n’hésite pas à descendre dans la salle pour s’asseoir sur les genoux de Loïc : juste récompense, puisque le magnifique gâteau d’anniversaire qu’il a réalisé va ravir bien du monde : presque toutes les délégations sont venues se photographier devant – et bien sûr, Didier vous présentera bientôt un petit compte rendu vidéo à sa façon.


Je participe le dimanche, presque par politesse, à la cérémonie de remise des prix attribués par le jury : vu la qualité des participations, il n’y a pas beaucoup d’illusion à se faire. Pour « Une Folle Journée », Didier a dit : le prix de l’humour. Ce serait sympa, effectivement. Mais quand le prix de l’humour a été attribué à un autre film (La Crèche), il ne restait plus qu’à patienter avant l’apéritif de fin de festival. D’où la surprise à l’annonce du Prix de l’interprétation masculine pour « Une Folle Journée » : ah, ça fait plaisir pour Gilles Alleau, notre acteur fétiche, car il y avait du beau monde sur la liste des prétendants ! Et cela confirme son talent car c’est ça troisième récompense pour son interprétation dans ce film.


Je me détends enfin pour suivre la suite de la cérémonie : mission accomplie, je suis comblé !
Je mesure mon rythme cardiaque : 65 – pas mal, on voit le résultat des trajets en vélo pour venir du camping au festival. Mais pas vraiment le temps de méditer sur ce sujet : ils n’ont aucune pitié pour les âmes sensibles ! L’annonce de l’obtention du prix du public secoue cette délicate machine implantée dans ma poitrine. C’est d’ailleurs, pour moi, peut-être le plus beau des prix, car c’est celui d’un jury de plus de 200 personnes. Dans l’émoi de la situation, je ne sais plus quoi dire une fois arrivé sur l’estrade et j’ai failli oublier de remercier la salle – qui n’a pas l’air de m’en avoir voulu.


Je peux tranquillement maintenant laisser se dérouler la remise des autres prix, les plus prestigieux, aux belles réalisations qui nous été proposées. Je n’aurais pas aimé être dans le jury, car les choix me semblent difficiles, les équilibres délicats entre les sensibilités des uns et des autres, l’intérêt que l’on peu légitimement porter à telle ou telle catégorie : reportage, documentaire, fiction, animation, expression libre. Mais comment se positionner ?
Quelques films que j’ai beaucoup aimés n’ont pas encore reçu de récompense : ils se gardent pour la fin, pour le meilleur, je le sens. Mais pas question de se prendre la tête, le jury aura fait ce qu’il avait à faire et l’aura bien fait, alors total respect pour leurs choix. Enfin, ça c’est sur le papier, parce quand le Président du jury annonce le Grand Prix du Festival, le Prix du Président de la République, c’est un scandale, je ne peux comprendre, c’est impossible ! Mais il faut se lever, y aller, affronter l’impensable – le trajet vers l’estrade est long, le cœur s’accélère, les émotions se bousculent : le sous-préfet, les phrases bafouillées, le vase de la Manufacture Nationale de Sèvres, les félicitations des présents – merci Serge – le retour à nos places… Impensable, inenvisageable et pourtant bien là. Je n’en reviens toujours pas.


Je pense – ou j’essaie de penser – à tout ce qui nous a amené là : on n’a pas réalisé « Une Folle Journée » pour un prix dans un festival, fut-il celui de Ciné-Amat, mais pour le plaisir de faire du cinéma, de créer quelque chose, de réaliser une œuvre qui est par nature collective, surtout en fiction. Ce super grand prix, je le dois à tout un groupe qui a tout donné pour faire au mieux, sans restriction : alors je leur dédie le vase, le sous-préfet et tout le reste !!! 😊


Je sais qu’on va pouvoir fêter ça, au club… mais il vous faudra attendre le vendredi 24 octobre – je ne suis pas là le 10 octobre. Et puis, Une « Folle Journée » étant sélectionné pour l’UNICA, vous pourrez venir le voir à Lugano en Suisse en 2026.

cliquez Ici, pour voir le palmarès 2025

© Olivier / Didier/ Alain / Jean-Marie